La photographie au Mundaneum s'enrichit du dépôt Norbert Ghisoland

La Fondation Norbert Ghisoland fait confiance au Mundaneum pour la conservation et la mise en valeur de ses collections. Ses 45.000 négatifs sur plaques de verre sont désormais en dépôt auprès de notre centre d'archives.

La photographie au sein du Mundaneum

En 1905, Paul Otlet et Ernest de Potter fondent l’Institut International de Photographie. Sa principale mission : constituer une Encyclopédie par l’image et par là-même, donner un statut documentaire à la photographie.

Aujourd’hui, le Mundaneum abrite les collections et répertoires hérités de cette institution. Des débuts de la photographie en 1839 avec Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851) à des clichés de particuliers datant des années 1960, ce sont plusieurs centaines de tirages photographiques qui sont conservés en plein cœur de Mons.

À côté de ces photographies, le Mundaneum conserve également plus de 30.000 plaques de verre, négatifs photographiques et diapositives de projections, utilisées lors de conférences et de cours donnés au Mundaneum au palais du Cinquantenaire.

La collection Norbert Ghisoland

Norbert Ghisoland naît le 17 mars 1878, à La Bouverie. Son père, mineur de fond, met tout en œuvre pour que ses enfants connaissent un sort meilleur que le sien. Il destine son fils aîné au métier de photographe, et acquiert durement le matériel nécessaire. Mais ce fils meurt accidentellement. Et Norbert, le fils cadet destiné à la menuiserie, hérite du matériel.

Il suit trois années d’apprentissage chez Galladé, photographe à Mons. En 1902, il ouvre un magasin et un studio à Frameries. Sous son regard attentif et tendre, tout un peuple défile. Durant ses 37 années de labeur, il réalise plus de 90.000 photographies sur plaques de verre.

Le 2 novembre 1939, Norbert Ghisoland décède à l’âge de soixante et un ans. En 1945, au retour de la guerre, Edmond, son fils, reprend le studio et en 1969, c’est au tour de Marc, de poursuivre le travail de son grand-père.

Aujourd’hui, la collection Norbert Ghisoland se compose des 45.000 négatifs numérotés de 48000 pour les plus anciennes (1914) à 94000 (1935). Les plaques de verre les plus anciennes ont été offertes au Pays-Bas dans un geste de solidarité pour subvenir à une pénurie de verre après les inondations de 1953.

Norbert Ghisoland au Mundaneum

La collaboration entre le Mundaneum et la future Fondation Norbert Ghisoland commence il y a 15 ans avec deux expositions rétrospectives du travail de Norbert Ghisoland présentées au Mundaneum. En 2000, Les Liaisons amoureuses et, en 2002, une triple exposition Fragments de vies ordinaires. Cette dernière, consacrée au travail de studio de Norbert Ghisoland et au regard qu’il posait sur la société au début du 20e siècle, fit appel aux habitants de Frameries pour le prêt de photographies Ghisoland. Cette implication des citoyens remporta un vif succès et des centaines de photographies inédites furent exposées au Mundaneum.

Depuis lors, l’œuvre de Ghisoland a acquis une renommée nationale et internationale en s’exposant à travers l’Europe : le Botanique à Bruxelles, le salon Paris Photo, l’Hôtel de Sully et le Palais de Tokyo à Paris, et, plus récemment, Stimultania à Strasbourg en 2012 et la Biennale de Venise en 2013.

Dès sa réouverture en juin 2015, le Mundaneum hébergera et aménagera les conditions d’accès aux 45.000 plaques de verre de l’œuvre de Norbert Ghisoland. Faire entrer ce patrimoine dans l’ère digitale et valoriser la collection en ligne : tel est l’un des objectifs de cette belle collaboration tissée par le Mundaneum avec la Fondation Norbert Ghisoland, dirigée par Marc, son petit-fils. Les archivistes du Mundaneum prendront désormais soin de ce précieux héritage anthropologique du Borinage…

Il y a beaucoup à lire dans ces visages. La résignation, l’envie, la soumission, la peur d’une vie de qualité, mais aussi le plaisir de la séance de pose, de l’évasion sociale procurée par cette sorte de mascarade. (…) Pour une fois, le photographe n’a pas demandé de sourire. Derrière la céramique de la façade de sa boutique fumaient les grandes cheminées. (Hervé Guibert, Le Monde, 1977)

Exposition en ligne "Le trésor retrouvé des 45.000 plaques négatives de Norbert Ghisoland" disponible dès le 5 mai sur nos archives digitales

"Nobert Ghisoland. Temps de pose" aux Ateliers des Fucam, Mons
Exposition organisée par la Plateforme UCL-Mons 2015
Du 6 mai au 27 mai et du 4 juin au 23 juin (fermeture les 14 et 25 mai)
Entrée libre tous les jours de 10h à 18h
Rue des Soeurs Noires, 2 (entrée par la Rue du Grand Trou Oudart) - 7000 Mons
Infos : 065/32.33.64 - www.uclouvain.be/culture
Commissaire : Jean-Marc Bodson